JOUR 12 :
(Septembre 2018)
On m’appelait Eleanor, poétesse et rêveuse. Je suis la mémoire des inuits qui ne s’éteint jamais et raconte depuis des temps anciens les histoires de leurs ancêtres.
NB : la petite fille d’Eleanor Porden, Eleanor Elizabeth Franklin mourrut en 1909, l’année même où Robert Peary annonce qu’il a atteint le pôle nord. Son unique portrait s'intitule «The dreamer».
On m’appelait Eleanor, poétesse et rêveuse. Je suis la mémoire des inuits qui ne s’éteint jamais et raconte depuis des temps anciens les histoires de leurs ancêtres.
NB : la petite fille d’Eleanor Porden, Eleanor Elizabeth Franklin mourrut en 1909, l’année même où Robert Peary annonce qu’il a atteint le pôle nord. Son unique portrait s'intitule «The dreamer».
JOUR 11 :
( Juillet 2014 )
À la faveur du soleil de minuit au mois de juillet, Un rover sous-marin arpente les restes d’un navire. 168 ans que l’Erebus gît au fond de l’Océan glacial Artique.
Lady Jane… les explorations ont apporté la fierté des hommes. Aujourd’hui, le cercle polaire n’est que désolation.
À la faveur du soleil de minuit au mois de juillet, Un rover sous-marin arpente les restes d’un navire. 168 ans que l’Erebus gît au fond de l’Océan glacial Artique.
Lady Jane… les explorations ont apporté la fierté des hommes. Aujourd’hui, le cercle polaire n’est que désolation.
JOUR 10 :
JOUR 9 :
( Septembre 1850 )
Les inuits ne rompent pas le rythme perpétuel de la terre.
Naujaat, là où les goélands se reposent. C’est peut-être ce qu’ils ont cherché à dire à J. Franklin lors de leur première rencontre. Depuis ils se tiennent éloignés, observant ces hommes s’empêtrer dans leur propre survie, derniers témoins des navires broyés dans la glace.
Les inuits ne rompent pas le rythme perpétuel de la terre.
Naujaat, là où les goélands se reposent. C’est peut-être ce qu’ils ont cherché à dire à J. Franklin lors de leur première rencontre. Depuis ils se tiennent éloignés, observant ces hommes s’empêtrer dans leur propre survie, derniers témoins des navires broyés dans la glace.
JOUR 8 :
( Septembre 1859 )
La ligne d’horizon se dilue dans le brouillard épais, ton regard se perd dans cet éclat adamantin. Alors que sur le papier la silhouette des côtes se précise, la cartographie de tes rêves s’étoffe. tu collectes dix années de lettres.
La ligne d’horizon se dilue dans le brouillard épais, ton regard se perd dans cet éclat adamantin. Alors que sur le papier la silhouette des côtes se précise, la cartographie de tes rêves s’étoffe. tu collectes dix années de lettres.
JOUR 7 :
( Juillet 1859 )
La neige et la glace ralentissent tes pas, tu ne capitules pas. Il te faut des preuves. C’est au coeur du cairn qu’une boîte en fer blanc contient le dernier message.
Une note traduite en six langues marquée du sceau des formulaires officiels informe de ta mort dix ans plus tôt.
La neige et la glace ralentissent tes pas, tu ne capitules pas. Il te faut des preuves. C’est au coeur du cairn qu’une boîte en fer blanc contient le dernier message.
Une note traduite en six langues marquée du sceau des formulaires officiels informe de ta mort dix ans plus tôt.
JOUR 6 :
( Juin 1857 )
Lady Jane, mon amie, tu as laissé derrière toi ta capeline et ton corset pour t’aventurer sur ces terres arides. La goélette à vapeur t’amène vers le Grand Nord.
Je suis le vent qui souffle dans tes cheveux.
Lady Jane, mon amie, tu as laissé derrière toi ta capeline et ton corset pour t’aventurer sur ces terres arides. La goélette à vapeur t’amène vers le Grand Nord.
Je suis le vent qui souffle dans tes cheveux.
JOUR 5 :
( Mai 1848 )
Maintenant que je ne dors plus, les rêves n’ont que faire de moi et j’explore les contrées lointaines de ton désespoir, aussi vaste que ce désert de glace impénétrable.
Mes larmes sont salées, tout comme la mer où sommeille le navire de Sir John Franklin, époux défunt d’une défunte épouse.
De ces contrées imaginées, j’ai écrit des poèmes dont je trace à présent les quelques vers sur la neige éternelle que le vent polaire emporte avec lui.
Maintenant que je ne dors plus, les rêves n’ont que faire de moi et j’explore les contrées lointaines de ton désespoir, aussi vaste que ce désert de glace impénétrable.
Mes larmes sont salées, tout comme la mer où sommeille le navire de Sir John Franklin, époux défunt d’une défunte épouse.
De ces contrées imaginées, j’ai écrit des poèmes dont je trace à présent les quelques vers sur la neige éternelle que le vent polaire emporte avec lui.
JOUR 4 :
( Avril 1846 )
Il a jeté par dessus bord le dernier cylindre de cuivre scellé contenant un ensemble de relevés méthodiquement consignés. Sur la nouvelle route maritime du Nord-Ouest de l’Amérique, le printemps ne viendra pas et les hommes vont bientôt périr. Il faudra percer la glace millénaire pour tâcher de saisir le sens de cette quête.
Il a jeté par dessus bord le dernier cylindre de cuivre scellé contenant un ensemble de relevés méthodiquement consignés. Sur la nouvelle route maritime du Nord-Ouest de l’Amérique, le printemps ne viendra pas et les hommes vont bientôt périr. Il faudra percer la glace millénaire pour tâcher de saisir le sens de cette quête.
JOUR 3 :
(Mars 1847)
JOUR 2 :
(Février 1846)
À Naujat, au large de l’île du roi Guillaume, l’Erebus, vaisseau d’exploration, est prisonnier de la glace. L’étendue platine n’a pour horizon que l’infinie blancheur qui paralyse tout être vivant n’ayant pas appris à survivre à l’extrême.
JOUR 1 :
(Janvier 1854)
À l’heure du thé j’accompagne mon amie Jane. Tandis que son regard vagabonde, ses yeux prennent la couleur laiteuse des glaciers. Sa pupille noire réduite à l’immobilité erre déjà loin lorsque sa main, simple automate finement articulé, plonge sa cuillère dans le liquide doré et que de légères vagues se dessinent à la surface.
Par les vents glaciaires je l’escorte là où son esprit se perd et sur les terres où mon poème prend fin.
On m’appelait Eleanor. Je ne suis plus de ce monde et pourtant, aussi longtemps que la surface gelée abritera ses mystères, je creuserai.
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